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"CODE AA RENNES-LE-CHÂTEAU, L'ENIGME" Auteur : HERMAN TREIL - CONFIDENCES…

"CODE AA RENNES-LE-CHÂTEAU, L'ENIGME"
Auteur : HERMAN TREIL


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CONFIDENCES…

L’éditeur répond ici à l’un des tout premiers lecteurs, ancien journaliste, se constituant « avocat du diable » pour lui poser, ex abrupto (le dénivelé le permet !), les questions qui fâchent…

Q
N’y a-t-il pas quelque exagération publicitaire à présenter l’ouvrage comme un avertissement ?!
R – Malheureusement, non. Herman Treil entend répondre aux auteurs anglo-saxons qui, depuis ces dernières décennies, se relaient pour annoncer la découverte prochaine d’un prétendu « tombeau et corps momifié de Jésus » dans les environs de Rennes-les Bains, petite station thermale voisine de Rennes-le-Château.

Q Vous prenez donc au sérieux les livres de ces auteurs ?
R Oui quant à la découverte d’un tombeau et d’ossements, non quant à leur identification à ceux du Christ. À partir de documents, l’auteur établit en effet la présence de catacombes des premiers siècles dans les environs de Rennes-les-Bains. Des Chrétiens y ont été ensevelis auprès de défunts non chrétiens, adeptes des croyances mythologiques antiques, situation particulière susceptible de jeter le trouble, que l’on retrouve dans les catacombes romaines.

Q Mais l’on n’a pas prétendu pour autant découvrir un tombeau du Christ dans les catacombes romaines ?
R Non, bien sûr. Mais ici le contexte est différent car l’ensevelissement s’est prolongé jusqu’au moyen-âge, le lieu ayant été connu et protégé par des gens d’Église.

Q Alors pourquoi ce lieu n’a-t-il pas été révélé en son temps ?
R D’abord, en raison de Saintes Reliques et d’objets pré-cieux qui y ont été déposés au cours des âges, constituant de fait un trésor, mais un trésor de la foi. Ensuite, compte tenu de sa difficulté d’accès liée à sa structure très particulière, mentionnée dans les documents produits par l’auteur.

Q Mais qu’est-ce que cette découverte changerait en réalité ?
R C’est une question beaucoup trop naïve. Si, dans un environnement syncrétique, l’on trouvait un tombeau et des ossements attribués au Christ, le Christ n’étant pas ressuscité, toutes les religions chrétiennes (catholique, orthodoxe, anglicane, protestantes) s’effondreraient immédiatement avec pour conséquence le déséquilibre mondial que l’on peut imaginer et que, du reste, l’on commence à entrevoir en certains domaines…

Q Pourtant l’on a déjà annoncé la découverte d’un tombeau de Jésus en Terre sainte et cela n’a rien changé !
R Parce que le faussaire Oded Golan a été démasqué par les archéologues juifs qui ont perquisitionné son atelier et révélé son mode de confection de fausses inscriptions sur des ossuaires d’époque. Pour le faussaire, le but était de faire de l’argent en présentant « le tombeau du Christ » ! Dans l’affaire de Rennes, c’est différent : ce n’est pas une personne isolée. Nous assistons à une vague d’ouvrages d’auteurs anglo-saxons portés par les médias… le tout culminant dans le phénomène littéraire du Da Vinci code, traduit en plus de 40 langues, tirage planétaire dépassant largement celui de la Bible, malgré de grossières erreurs ! Ce qui doit faire réfléchir, le terrain étant préparé pour cette « révélation »…

Q Dans cette éventualité, quel serait l’intérêt du livre?
R Si ce lieu particulièrement sacré devait être découvert un jour, et l’auteur le croit assez proche, l’on saurait alors qu’à travers les âges, des gens d’Église l’ont connu et protégé. De plus et surtout, après la terrible confusion, serait rétablie la connaissance historique de l’identité du défunt pris pour Jésus, cette révélation mettant fin au mouvement antichrétien développé autour de cette Énigme qui a pris une ampleur certaine, y compris sur place, des auteurs régionaux étant allé quêter la préface de leurs ouvrages auprès des « maîtres » anglo-saxons qui les ont inspiré !

Q Pourquoi la démarche de l’auteur arrive-t-elle aujour-d’hui ?
R Elle ne date pas d’aujourd’hui : il a déjà produit, il y a près de 20 ans, un article substantiel qui fut repris et gravement déformé, comme l’indique le dos de couverture de l’ouvrage. Pour ceux qui ont suivi les publications sur l’Énigme, ils savent que Gérard de Sède a consacré une partie de sa vie à répandre l’erreur, et quand il a réalisé qu’il avait été lui-même manipulé par ses informateurs, il a dénoncé la supercherie dans un ouvrage à contre-courant de ce qu’il avait écrit jusque là, mais le succès n’a certes pas été le même !.. Il est vrai qu’il n’avait pas encore complètement renoncé à nombre d’erreurs de ses écrits antérieurs, certains ayant été réédités à l’évidence contre sa volonté, au regard de son évolution sur l’affaire… C’est une question morale.

Q Concrètement, quelle est, sur place, la position ou l’action de l’Église face aux publications que vous mentionnez ?
R D’abord, sur un plan général, il y eut quelques ouvrages de particuliers pour répondre au Da Vinci code, mais assez mal informés sur l’énigme de Rennes. Au plan local, on assiste à une sorte d’indifférence plus ou moins volontaire du clergé, malgré le nombre important de visiteurs, ce qui est dommage. Compte tenu de la fréquentation de l’église de Rennes-le-Château pendant l’été, l’auteur (il n’est sûrement pas le seul) s’est permis de suggérer qu’un prêtre y demeure durant cette période et y célèbre la messe, accomplissant ainsi un apostolat qui apparaît de plus en plus nécessaire. Il est à la fois surprenant et significatif, qu’une église dont la renommée s’étend maintenant largement à l’étranger, ne bénéficie pas d’offices durant l’année. Par ailleurs, la négligence en ce domaine a amené qu’une cloche fêlée de cette même église soit remplacée par une cloche financée et conçue par une secte espagnole de la région de Saint-Sébastien ! Le spécimen offert portait, en effet, de nombreuses inscriptions et signes kabbalistiques en relief (dénoncés par des particuliers) que l’on dut effacer par ponçage à l’ébarbeuse, avant la béné-diction solennelle par le précédent évêque de Carcassonne ; mais le nom de « niyana », nom de « baptême » donné à la cloche selon la tradition chrétienne, a subsisté. Le problème est que ce nom, passant pour celui d’une généreuse donatrice, pourrait bien être… celui du « conducteur de la voie » dans le bouddhisme, terme applicable au bouddha de la fin des temps ! Or, le rituel canonique de composition et bénédiction d’une cloche précise :

« L’inscription pieuse nomme le patron de la cloche, cite un texte de l’Écriture ou une pensée sainte, invite les fidèles à la prière… La cloche bénie devient alors un objet sacré ; aussi ne doit-elle sonner que pour les besoins de l’Église et jamais pour une cause profane ou civile. »

(Xavier Barbier de Montault, Traité pratique de la construction, de l’ameublement et de la décoration des églises selon les règles canoniques et les traditions romaines, chap. X, Les cloches,1878)

Que dire d’une cloche d’église, bénie au nom de « l’avatar » d’une secte, qui sonnerait ainsi pour la venue d’un faux prophète annoncé par l’Écriture (Mt 24,24) ?! Le lecteur jugera de la confusion actuelle qui règne dans le monde… comme en ce lieu pittoresque, dont l’attraction puissante induit un combat révélé par les incessantes publications.

Q Précisément, quelle est la position de l’Église sur le caractère prophétique de l’ouvrage que vous publiez ?
R Pour ce qui est de l’aspect prophétique de cet ouvrage, en réalité prioritairement fondé sur les éléments convergents d’une analyse historique confrontée aux annonces de l’Écriture, il n’est pas inutile de rappeler les paroles de bon sens du pape Benoît XVI :

« Si nous refusons les signes de Dieu, c’est parce que nous restons concentrés sur un plan purement humain, ce qui n’aide pas à aller plus loin et à s’ouvrir à la dimension divine. A cause de cette fermeture spirituelle, Jésus n’a pu accomplir aucun miracle à Nazareth… En effet, les miracles du Christ ne sont pas des démonstrations de puissance, mais des signes de l’Amour de Dieu qui agit là où il rencontre la foi de l’homme. »

Aussi, en ce qui concerne le droit canonique, depuis l’abolition, en 1966, des articles 1399 et 2318 de l’ancien Droit canon par le pape Paul VI (AAS58), les publications au sujet des nouvelles apparitions, miracles… peuvent être distribuées et lues par les fidèles sans permission expresse de l’Église, pourvu qu’elle ne contiennent rien qui contrevienne à la foi et à la morale. Rappelons, en ce sens, la position pragmatique du concile Vatican II :

« L’Esprit-Saint… distribue des dons spéciaux parmi les fidèles de toutes conditions… De tels dons de la grâce doivent être acceptés avec reconnaissance et consolation, car ils sont spécialement conçus pour être utiles aux besoins de l’Église… Tout jugement sur leur authenticité et leur bon usage appartient à ceux qui dirigent l’Église et à ceux dont le but principal n’est pas d’étouffer l’Esprit mais d’examiner toutes choses et de garder ce qui est bon. »

Enfin, nous aurons à cœur de citer la déclaration opportune du pape Urbain VIII (1623-1644), le fameux cardinal Barberini, ancien nonce à Paris, poète et défenseur des arts, qui, avec son neveu, avait précisément commandé au Guerchin, en 1622 (soit un an avant son élection), le tout premier tableau des bergers d’Arcadie contenant la fameuse épitaphe : « Et In Arcadia Ego » (Nicolas Poussin en réalisera une première version sous son pontificat, puis une seconde en 1653, objet d’une édifiante étude d’Herman Treil dans le présent ouvrage) :

« En ce qui concerne les révélations privées, il vaut mieux y avoir foi que de ne pas y avoir foi, car si vous croyez et qu’elles sont par la suite prouvées authentiques, vous serez heureux d’y avoir cru. Si par ailleurs, vous croyez à certaines révélations qui seraient trouvées fausses par la suite, vous recevrez les mêmes bénédictions que si elles avaient été vraies, parce que vous les avez crues vraies. »

Mais au terme de notre réflexion, n’oublions surtout pas la prophétie de l’Écriture rappelée par le Catéchisme de l’Église Catholique, commandé aux évêques du monde entier par Jean-Paul II :

« Avant l’avènement du Christ, l’Église doit passer par une épreuve qui ébranlera la foi de nombreux croyants. » (art. 675)

Ainsi la raison nous pousse-t-elle à croire à l’inquiétante découverte d’un prétendu tombeau du Christ… avant que ne soit rétablie, de manière cinglante, « l’Éternelle Vérité » !

Q Pensez-vous que ce soit là la volonté des abbés Boudet et Saunière.
R Je vous renvoie la question. Comment croire qu’un prêtre, comparé au saint curé d’Ars dans la rubrique nécrologique de la Semaine religieuse, ait pu consacrer une partie de sa vie et de ses ressources à produire un ouvrage à compte d’auteur, simplement pour inventer un jeu de piste fléché dans le seul but humoristique de distraire le lecteur, quand la création du virtuel cromleck de Rennes-les-Bains trouve en réalité son origine et sa raison d’être dans la Bible ! Il en est de même, du monumental bénitier de Rennes-le-Château commandé par son confrère de la paroisse voisine, pièce unique et inattendue dans une petite église rurale, illustrant auprès du fidèle « qui a des yeux pour voir », le Combat de « la fin des temps » (qui n’est pas la fin du monde) : les quatre Chérubins esquissent collectivement le signe de la Croix (invisible) sous laquelle ploie le démon… composant ainsi dans le ciel « le signe du Fils de l’Homme », qui annonce le Retour en Gloire du Christ et « le règne de mille ans » après la défaite de Satan ! (Mt 24,30 ; Ap 20,2)

Scène imposante à relier inéluctablement à la disposition codée de la nef mettant en évidence le mot Graal inclus dans le tracé de la Médaille Miraculeuse. Dès lors n’oublions pas que le baron Alexis de Sarachaga (1840-1918), cofondateur du Hiéron de Paray-le-Monial avec le Père jésuite Drevon (1820-1880), avait précisément prophétisé « le cycle du saint Graal vers l’an 2.000 », en prenant à l’évidence appui sur l’appel de Notre-Dame aux « Apôtres des derniers temps » dans le Secret de La Salette (1846), le tout bien entendu sous sa seule responsabilité, la publication officielle des prophéties ne pouvant se faire à l’époque sans l’imprimatur de l’Église…

« Les mauvais livres abonderont sur la terre », avait, en effet, annoncé Notre-Dame dans le Secret de La Salette délivré aux deux petits bergers (1846). Mélanie Calvat, l’aînée, deux fois reçue par le pape Léon XIII, avait écrit sur l’un des feuillets retrouvés dans sa chambre à Dou (Allier) :

« On n’aura pas cru au surnaturel divin,
on sera pris dans les filets du surnaturel diabolique. »


N’est-elle point étrange cette concomitance de signes entre l’Énigme de Rennes-le-Château et l’attente avortée de « la fin du monde » au proche pic de Bugarach ?!... D’où le contexte si particulier de cette Énigme et les écrits aberrants de notre époque transformant l’église de Rennes-le-Château en loge maçonnique, rosicrucienne, et autre… sans oublier la fameuse cloche offerte par la secte espagnole…

Nous ne sommes pas encore allés au bout de l’erreur, et il lui reste sans doute encore quelques beaux jours avant que la Vérité ne finisse par émerger sous la chape des contre-signes, qui n’auraient jamais existé sans le message de prêtres dont nous avons humblement le sentiment de rétablir la teneur et la portée face à la vague ininterrompue d’écrits destructeurs…

Pour autant, en répondant spontanément à de légitimes et fondamentales questions, on ne peut manquer de mesurer le danger en donnant de ce livre si abondamment documenté et rigoureusement construit, un aperçu lapidaire susceptible de lui nuire, le contexte de Rennes au XIXe siècle n’étant qu’une infime partie de la passionnante trame de l’Énigme déroulée au cours des âges, par l’auteur. L’on ne saurait donc trop raisonnablement conseiller d’aller vérifier l’exaltant contenu de cet « ouvrage d’une vie qu’une vie ne saurait épuiser »…