Hercule738
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LE SAINT-GRAAL ! ... MYTHE OU REALITE ORIGINE BIBLIQUE DU SAINT-GRAAL PAR HERMAN TREIL (Auteur du "CODE AA RENNES-LE-CHÂTEAU; L'ENIGME")

LE SAINT-GRAAL ! ... MYTHE OU REALITE

ORIGINE BIBLIQUE DU SAINT-GRAAL PAR HERMAN TREIL


(Par l'Auteur du "CODE AA RENNES-LE-CHÂTEAU; L'ENIGME")

Loin d’un simple récipient issu de l’imaginaire médiéval, de l’hébreu au latin, le nom-même du Graal, son sens et sa valeur, traduisent l’accomplissement de l’Alliance dans le Sacrifice du Christ, auquel il a été transmis par le propriétaire du Cénacle.

Avant d’aborder ce Mystère, rappelons que la période pénitentielle du Carême évoque tout d’abord, dans l’Ancien Testament, les 40 jours que Moïse passa sur le mont Sinaï où il reçut de Dieu les dix commandements, tandis qu’en son absence le peuple apostasiait, le grand Prêtre Aaron, construisant même l’idole du Veau d’Or ! Ces 40 jours occupent donc une place particulière dans les 40 ans de l’Exode, au cours desquels les Hébreux, après leur libération de la captivité d’Égypte, errèrent dans le désert, subissant bien des épreuves avant d’entrer en Terre Promise. Mais, pour avoir désobéi, Moïse et Aaron ne la contemplèrent que de loin, et moururent.

À cette période de 40 jours répond celle passée en ce même désert par Jésus, où, aussitôt après avoir été baptisé, chargé de tout le péché du monde et conduit par l’Esprit Saint, il subit victorieusement les tentations de Satan, rachetant celles auxquelles avaient succombé les Hébreux, notamment celle du Grand Prêtre Aaron, dont il descendait par sa mère, « proche parente » d’Élisabeth, elle-même « descendante d’Aaron », comme le mentionne l’Évangile de Luc (1,5), Évangile qui tient une place capitale dans ce Mystère ainsi que le révèlent les éléments de la décoration de Rennes-le-Château.

Commémorant ce temps de renoncement au péché par la prière et le jeûne, le Carême (de quadragesima : quarante) s’achève au 40e jour, le Samedi Saint, pour déboucher, le 41e, sur la Grande fête de Pâque célébrant le Christ vainqueur de la mort !
Or, chez les Hébreux, la durée de la journée commençait à la tombée de la nuit et s’achevait à la fin du jour suivant, de sorte que la Cène du Jeudi Saint et la Crucifixion du Vendredi Saint, point culminant de cette période pénitentielle, appartenaient au même 39e jour, selon les indications répétées de la Genèse :

« Il y eut un soir, il y eut un matin : ce fut le premier jour » (1,5 s)

D’origine juive, les premiers Chrétiens observèrent cet ordre biblique de la journée, comme le prouvent, dans l’original grec du Nouveau Testament, les nombreux exemples de l’expres-sion : νυχtα και ημερον, littéralement : « nuit et jour ». Or ces deux mots respectant en grec l’ordre biblique, sont générale-ment traduits, sans la moindre note, par « un jour et une nuit », nous voilant la compréhension du Grand Mystère eucharistique.

Les exemples de cette expression « nuit et jour » pour désigner une journée entière, ne manquent pas chez saint Luc :

Relatant l’attente du Messie par la prophétesse Anne, il précise en effet : « Elle ne quittait pas le Temple, servant Dieu nuit et jour dans le jeûne et la prière. » (Lc 2,36-38) ; ou encore, dans ses Actes, il rapporte pareillement les adieux de saint Paul à l’Église d’Éphèse : « C’est pourquoi veillez, vous rappelant que, trois années durant, nuit et jour, je n’ai cessé d’avertir avec larmes chacun de vous. » (Ac 20,31) ; cependant qu’il répondra à Agrippa : « C’est pour avoir espéré en la promesse faite à nos pères que je suis mis en jugement, pour cette promesse que nos douze tribus espèrent atteindre, en servant Dieu avec ardeur nuit et jour. » (Ac 26,7)

Dans cette perspective, observons que, dès les premières pages de son ouvrage, l’Abbé Boudet, citant César, n’a pas manqué de souligner de manière insistante la durée biblique de la journée, commençant la nuit, conception identique à celle des Gaulois, ainsi préparés au Mystère de l’Alliance...
« C’est pourquoi ils comptent le temps, non par les jours, mais par les nuits et ils sont attentifs à indiquer les jours de naissances, les commencements de mois et d’années, de telle sorte que le jour suive la nuit... les Cimmériens avaient apporté de l’Orient cette coutume de compter les jours par le soir et le matin, et les Juifs l’ont conservée jusqu’à leur dispersion comme corps de nation : l’origine de cette coutume nous est dévoilée dans ces paroles de la Genèse : « et du soir et du matin se fit le premier jour. » (Gn 1,5)

« César ne se trompe pas en avançant que les Gaulois comptaient le temps, non par les jours, mais par les nuits ; les descendants des Tectosages disent encore fortnight (fortnaït) quatorze nuits, pour exprimer le temps écoulé en deux semaines, et se’nnight (sennit) sept nuits, pour compter les jours d’une seule semaine. » (p. 22-23)

Aussi, parmi les évocations concordantes, rappelons l’indica-tion fondamentale de la Cène, reprise dans la Consécration eucharistique :

« Le Seigneur Jésus, la nuit où il fut livré,
prit du pain, le rompit et dit :
« Ceci est mon Corps, qui est pour vous ;
faites cela en mémoire de moi.
De même aussi, il (prit) la coupe après le repas, en disant :

« Cette coupe est la nouvelle Alliance en mon sang,
faites cela, chaque fois que vous en boirez en mon souvenir...»

(I Cor 11,23).

Ce qui confirme pleinement le fait que

Jésus a institué l’Eucharistie le 39e jour

et est mort crucifié ce même 39e jour,

unissant la nuit du Jeudi Saint au jour du Vendredi Saint,

et ainsi le Calice de la Cène à la Croix,

tous deux intimement liés par sa souffrance !


Comme d’ailleurs il le laisse Lui-même entrevoir, à l’orée de la Cène, dans l’Évangile selon saint Luc, patron caché de l’Aa :

« J’ai désiré ardemment manger cette Pâque avec vous,
avant de souffrir ! » (Luc 22,15)

Or avant même la fixation du Carême dans la liturgie catholique, il faut savoir que le nombre 39 était regardé dans l’Ancien Testament comme celui du châtiment : selon la Loi, le coupable devait recevoir « 40 coups de fouet » (Dt 25,3), qui étaient systématiquement réduits à 39, de peur de dépasser le nombre prévu, selon les explications habituelles des exégètes.

À plusieurs reprises saint Paul reçut des Juifs ce nombre de coups de fouet (II Cor 11,22 s), sa souffrance endurée établissant implicitement le Relais avec la Nouvelle Alliance :

« Ils sont Hébreux ? Moi aussi. Ils sont Israélites ? Moi aussi.
Ils sont postérité d’Abraham ? Moi aussi !
Ils sont ministres du Christ (Je vais dire une folie)

Moi plus qu’eux !
Bien plus par les travaux,
bien plus par les emprisonnements,

infiniment plus par les coups.
Souvent j’ai été à la mort
»,

« Cinq fois des Juifs j’ai reçu

les 40 coups de fouet moins un ! »

« Nous portons partout et toujours en notre corps

les souffrances de mort de Jésus,
pour que la vie de Jésus soit,
elle aussi, manifestée dans notre corps ! »
(II Cor 11,22 s ; 4,10 )

C’est donc par ses souffrances que saint Paul se réclame de Jésus, les 39 coups de fouets reçus cinq fois, le rapprochant du Maître qui, avant de porter sa Croix, fut bien plus cruellement encore flagellé !
Le lecteur aura bien noté que ce nombre, non exprimé directement, doit être déduit de 40, ce qui renforce son utilisation secrète ! On imagine donc l’importance du nombre 39 chez les premiers Chrétiens, symbole de la souffrance insurpassable et salutaire de Jésus, justifiant la valeur du mot :

GRAAL = 7+18+1+1+12 = 39,

dès lors lié à la 39e lettre de la suite alphabétique :

ABCDEFGHIJKLMNOPQRSTUVWXYZABCDEFGHIJKL M !

M : 39, corrige de ce fait la valeur du M (mem, mu) = 40 !

La valeur 39 traduit donc le châtiment de l’Ancienne Loi, châtiment immérité subi par le Fils de Dieu pour le rachat des péchés du monde dont il s’est chargé par Amour pour nous (Jn 1,29), ce Calice contenant le vin transsubstantié en son Sang dans l’Eucharistie !

Mais d’où vient donc le mot ? Et pourquoi son utilisation ? Peut-on vraiment croire, au regard de sa valeur, qu’il ait jailli spontanément ?... Le canon de la Messe évoquant le Calice du salut : Calix salutaris, se réfère au verset hébraïque du Psaume :

« J’élèverai la Coupe des délivrances
en invoquant le Nom de YHWH...»
(Ps 116,13; Vg 115,13).

Cette louange, il est bon de le redire, prend tout son sens lors de la Cène dans « la Coupe des délivrances », kos yeschouoth, traduite en grec et en latin par « coupe du salut », que reçut Jésus, Yeschouah (YHWH sauve, YHWH délivre), en rendant grâce à YHWH (son père), selon l’invocation du Psaume du Hallel :

« Recevant une coupe, il rendit grâce et dit :
Prenez ceci et partagez entre vous ! »
(Lc 22,17)
Or, le même mot hébreu signifie, en effet :

כוס : kos, coupe et partage !

Coupe, qu’après avoir rompu le pain, Jésus redonna à boire aux apôtres en disant :

« Cette Coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang,
versé en votre faveur ! »
(Lc 22,20)

Coupe... étrangement disparue, alors qu’à l’évidence les Apôtres ont dû l’utiliser pour les premières Messes, selon le commandement même de Jésus : « Faites cela en mémoire de moi ! » (Lc 22,19)

Le Mystère de cette coupe reçue (δεξαμενος, dexamenos) du non moins mystérieux propriétaire du Cénacle, suppose donc un relais de l’Alliance... que Jésus n’est pas venu abolir, mais accomplir !

Ce qui nous incite à interroger les textes bibliques suscep-tibles d’éclairer l’origine du mot Graal. Or, comme le rappelle la liturgie fondée sur la Genèse et l’épître aux Hébreux, Jésus est :

« Prêtre à jamais selon l’ordre de Melkisédeq... prêtre du Dieu Très Haut... dont le nom signifie d’abord roi de justice, et qui plus est roi de Salem, c'est-à-dire roi de paix, qui est sans père, sans mère, sans généalogie, dont les jours n’ont point de commencement ni la vie de fin, ce Melkisédeq assimilé au Fils de Dieu, demeure pour toujours. » (Hbr 6,6 ;7,1-3 ; cf. Gn 14,18 s)

Alliant sacerdoce et royauté (Ps 110), sans ascendant ni descen-dant, l’Église a toujours vu en Melkisédeq, une figure du Christ :

« Melkisédeq, roi de Salem, apporta du pain et du vin. Il était prêtre du Très-Haut (Elyôn). Il bénit Abraham par le Dieu Très-Haut, créateur des cieux et de la terre... Abraham lui donna la dîme de tout. » (Gn 14,18-20)
Melkisédeq apparaît donc comme le prêtre par excellence, qui apporte à Abraham « du pain et du vin », selon l’ordre repris dans la consécration eucharistique. Toutefois il importe de relever que le texte ne mentionne aucun sacrifice. En outre, Melkisédeq, exemplaire, n’ayant pas commis de péché, sa prêtrise n’a pas à être rachetée.

Tel n’est pas le cas de celle d’Aaron !...

Tout au long de la traversée du désert, le Grand Prêtre Aaron, frère de Moïse, fut chargé par YHWH du service de l’Arche d’Alliance, contenant les trois Témoignages divins donnés par Dieu : la Verge sacerdotale, le Vase rempli de Manne et les Tables de la Loi. Or, sous la pression du peuple, Aaron désobéit en construisant le Veau d’Or, idole la puissance matérielle, et pour cela, puni par Dieu, n’entra point en Terre Promise.

Chargé de tout le péché du monde, dans ses 40 jours passés au désert où il repoussa victorieusement les tentations de Satan, Jésus, descendant d’Aaron par sa sainte Mère, a également racheté la prêtrise fautive du Grand Prêtre, fils de Lévi, auquel YHWH avait conféré une charge capitale ainsi qu’à des descendants (Nb 25,12-13) :

« Voici que Moi Je lui accorde Mon Alliance de Paix,

et elle sera pour lui et sa race après lui,

une Alliance de prêtrise éternelle ! »

Et le prophète Michée (Ve siècle av J-C) de prophétiser ainsi l’Avènement du Seigneur et roi de l’Alliance dans son Temple, capital pour l’accomplissement de l’Alliance :

« Et soudain arrivera dans son Temple le Seigneur que vous réclamez et le Roi de l’Alliance que vous désirezIl siègera donc fondant et purifiant, il purifiera les fils de Lévi et les affinera comme l’or et l’argent. Ils seront pour YHWH ceux qui présenteront l’Oblation suivant les règles. » (Mal. 3,3)
La prêtrise sera purifiée dans le sacrifice du Christ et les nouveaux prêtres appelés par Jésus présenteront l’Oblation selon les Règles, non dans le sang des animaux, mais dans celui du Fils de Dieu versé pour le rachat des hommes :

« Vous ferez cela en mémoire de moi ! » (Luc 22,19)

Les Apôtres exalteront à leur tour cette Nouvelle Alliance :

« C’est d’une Alliance bien supérieure à la Première, que Jésus est devenu garant. » (Hébr 7,22) « Il est entré une fois pour toutes dans le Lieu Très Saint, en offrant, non pas le sang des boucs et des veaux, mais son propre sang à lui ! » (Hébr 9,11-12)

Oblation de son Sang culminant dans le Saint Sacrifice de la Messe, dont le Christ est à la fois Grand Prêtre et victime !

En mesurant l’importance du Calice eucharistique qui a contenu le vin transsubstantié en Sang du Christ, nous constatons que le mot hébreu kos, le désignant, signifiant à la fois, coupe et partage, n’évoque aucune nuance sacrificielle relative à l’Alliance.

En pleine compréhension du Carême rappelant l’Exode, par delà les tentations surmontées par Jésus, nous sommes donc amenés à examiner les récipients sacrés dont Aaron eut la charge durant la traversée du désert...

… et nous ne tardons pas à découvrir un calice particulier précisément lié par sa racine à celle de l’Alliance :

קערה , q‘arah, vase (Exode 25,29),

auquel sera associé la préposition :

על, ‘al : au-dessus de, sur, marquant l’élévation,

l’ensemble composant l’expression
 :

קערהעל, q‘arah‘al, vase sur, vase au-dessus.
Cette expression constitue une forme voilée, parallèle à celle du Psaume :

« J’élèverai la Coupe (kos) des délivrances
en invoquant le Nom de
YHWH...» (Ps 116,13; Vg 115,13)

Or, ce vocable qarah est d’autant plus remarquable qu’il n’apparaît en effet que dans les livres relatant l’Exode, pour y désigner un type de vase en or pur, exclusivement affecté au service de la Tente du Rendez-Vous.

Ces récipients sacrés prenaient place à côté des « Pains de proposition » (Ex 25,29-30), traduction latine de l’image biblique des « Pains de la face de YHWH », qui consistaient en « douze gâteaux de fleur de farine » déposés « en deux rangées sur la Table pure devant YHWH » (Lév 24,6) ; puis l’on mettait sur ces rangées de l’encens pur, et, à côté, « des coupes remplies de vin » pour les libations (Nb 4,7 ; Ex 25,29 ; 37,16), l’ensemble consti-tuant l’offrande d’un Repas sacré à YHWH.

Il y avait donc sur la Table, « le pain et le vin », en relation symbolique avec les douze tribus des fils d’Israël : d’où l’Accomplissement de ce Repas dans celui de la Cène, les douze apôtres entourant le Fils de Dieu, Lui qui révèle aux hommes « la Face de YHWH » : « Qui m’a vu a vu le Père !... » (Jn 14,9). Et de là, sa Présence réelle dans les espèces transsubstantiées lors du Saint-Sacrifice de la Messe !

Les documents bibliques supposent que ces pains étaient consommés par des hommes, les plus anciens en reconnaissant le droit « à tout homme en état de pureté rituelle » (I Sm 21,5-7), bien que le Lévitique (24,9) les réserve aux seuls descendants d’Aaron… dont Jésus !

Cependant personne ne buvait aux coupes individuelles emplies de vin dont le contenu était répandu lors des libations.
Parmi tous les récipients de la Tente du Rendez-Vous et plus spécialement encore ceux entreposés sur la Sainte Table du Repas de YHWH, le mot קערה, q‘arah, désignant aussi bien un récipient pour les solides que les liquides, traduit par excellence la notion d’Alliance dans le Sacrifice, comme l’établit sa racine qar ou kar, de même sens.

En effet, la forme verbale כרת, karath, employée dans la Bible pour « conclure une Alliance », signifie : fendre, d’où l’expression « il (YHWH) fendit une Alliance », ברית כרת, karath berith, liée au sacrifice, car il s’agissait à l’origine de sacrifier les animaux en les fendant en deux (Gn 15,18, cf ci-après 15,10-18) !

Du ק, qoph, au כ, kaph, nous vérifions l’identité de sens :

קערה, q‘arah : ….VASE « en or pur » (Ex 25,29 ; 37,16),
קרע, qar‘oa : …..fendre, …● קרצ, qarots : couper,
קרדום, qardom : hache, d’où :
קרבן, qarban : …sacrifice, offrande, oblation ;

renvoyant à :

כרת (qal : pf. karath), karoth : fendre (une alliance), couper,

l’ensemble culminant dans l’évocation du Repas pascal :

כר, kar : ………..bélier, agneau !
כרה, karoh :. préparer un festin ;
כרה, kerah : .repas de fête.

Compte tenu du parallèle sacrificiel entre l’agneau pascal et Jésus, il est donc nécessaire de rappeler le contexte dans lequel cette Alliance fut « fendue » pour la première fois avec Abraham :

« Abram se procura tous ces animaux
et
les fendit (לכרת, likerath) par le milieu.
Il plaça chaque moitié en face de son autre moitié
Quand le soleil fut couché et qu’il fit très sombre,
voici qu’un réchaud fumant et une torche de feu passèrent
entre les morceaux des victimes
.
En ce jour-là,
YHWH conclut (כרת, karath) avec Abram
une Alliance (ברית , berith). » (Gn 15,10-18)

Comme on le constate, l’immolation a eu lieu le jour,
et l’Alliance la nuit,
cet holocauste préfigurant celui de la Pâque juive par Moïse !

Ainsi YHWY lui donna-t-il les indications pour le sacrifice pré-ludant à la libération de la captivité, dans la nuit de la Pâque :

« Au dix de ce mois qu’ils se procurent chacun un agneau...
vous l’aurez en réserve jusqu’au quatorzième jour de ce mois,
et tout l’ensemble de la communauté

l’immolera entre les deux soirs.

On prendra du sang et on en mettra sur les deux jambages
et sur le linteau des maisons dans lesquelles on le mangera
.
On le mangera, en cette nuit-là, la chair rôtie au feu…

C’est la Pâque pour YHWH ! » (Ex 12,3.6.8.11)

Pareillement l’agneau est immolé « entre les deux soirs », soit le jour, et mangé « la nuit ».

« Alors Moïse prit la moitié du sang et le mit dans des bassins,
puis il aspergea l’autel avec l’autre moitié du sang.
Puis il prit le Livre de l’Alliance et le lut aux oreilles du peuple.
Ils dirent :

« Tout ce qu’a dit YHWH, nous le ferons et l’écouterons ! »

Alors Moïse prit
le sang et en aspergea le peuple (הם-על, ‘al-ham) :

«
Voici le sang de l’Alliance (הברית דם, dam haberith)
que YHWH a conclue (כרת, karath) avec vous
d’après toutes ces paroles
! (הדברים כל על, ‘al kal hadabarim)
(Ex 24,4-8) ».
Dans ces citations de la Genèse et de l’Exode, ne manquons pas de relever cette séparation des animaux et du sang, pareillement « fendus en deux moitiés » par Abraham et Moïse, le milieu appartenant à Dieu selon la symbolique biblique de l’Alliance, tout comme sur la Table de proposition de la Tente du Rendez-Vous, les douze pains étaient disposés « sur deux rangées, six par rangée » (Lév 24,6), entendons... « fendus », selon l’offrande faite à YHWH !

Le sacrifice de l’agneau pascal
culminera dans celui du Christ, s’offrant lui-même en sacrifice. Ainsi la fraction sacrificielle de l’Ancienne Alliance se retrouve-t-elle dans la Messe :

Pendant le rite de paix, le prêtre « fend » en deux la grande hostie, en prélevant un petit fragment qu’il place dans le Calice afin de bien signifier qu’en fait le Corps et le Sang du Christ ne sont pas séparés (c’est la commixtion). Puis après les trois invocations de l’Agnus Dei par les fidèles et son oraison privée, il réunit verticalement les deux parties de la grande hostie de manière à recréer son unité, l’élève et la présente aux fidèles en prononçant les paroles (cf. Jn 1,29) :

« Voici l’Agneau de Dieu qui enlève le péché du monde ! »

En effet, selon la même transcendante logique, associée à קערה, q‘arah, récipient, la préposition על, ‘al, marquant l’élévation, éclaire le sens et la grandeur de ce vase d’or pur, « Coupe des délivrances », « reçue » par Jésus d’un discret « représentant » de l’Ancienne Alliance, car si, dans la nuit de la première Pâque, les Hébreux furent délivrés de leur captivité d’Égypte, à la Pâque chrétienne, l’Humanité toute entière fut délivrée de la mort par la Résurrection du Christ !

Fondamentale, la préposition ‘al marque l’élévation et « le saut » mystique de la Pâque, selon lequel, pour épargner son peuple, Dieu « sauta » miséricordieusement « au-dessus » (על) des maisons des Hébreux marquées avec le sang de l’agneau :
« C’est la Pâque (פסח, pesa‘h ) pour YHWH ! Je passerai par la terre d’Égypte en cette nuit-là... Je verrai le sang et je sauterai par-dessus (על) vous... » (Ex 12,11-13) « YHWH verra le sang sur (על) le linteau et sur (על) les deux jambages, alors Il sautera au-dessus (על) de la porte… » (Ex 12,23) « C’est le sacrifice de Pâque de YHWH qui a sauté (פסח, pas‘ah) par-dessus (על ) les maisons des fils d’Israël en Egypte. » (Ex 12,27)

● על פסח, pase‘ha ‘al : sauter par-dessus !
● פסח, pesa‘h : agneau pascal, Pâque !

Le même mot désigne la fête de Pâque et l’agneau sacrifié en ce jour-là ! La Pâque, saut mystique, se fonde donc sur celui de l’agneau, que nous a conservé la tradition populaire dans le jeu du saute-mouton... imitant le saut de cet animal ; et pour sauter, chacun sait naturellement qu’il faut d’abord... s’élever !

Selon l’identité des racines kar – qar, marquant l’Alliance, et le terme kar, désignant également l’agneau (II R 3,4), nous entre-voyons ici l’inéluctable jeu de mots avec le vase, accréditant le sens de la forme hébraïque qaraal, à l’origine du Graal :

כר, kar : agneau - על, ‘al : au-dessus de !
קערה, q‘arah : vase - על, ‘al : au-dessus de !
► kar‘al : agneau au-dessus !
► q‘ara‘al : vase au-dessus !

Le lien se passe de commentaires !

Agneau pascal offert en sacrifice pour le salut des hommes,

dans sa Résurrection, Jésus, Fils de Dieu et Dieu Lui-même,


« a sauté par-dessus... la mort » !...

Telle est l’extension de la Pâque juive

dans la Pâque chrétienne, sanctifiant le Calice de l’Alliance,

Coupe du salut empli du Sang eucharistique de l’Agneau !
[Au demeurant, tout au long des chapitres de l’Exode ou des Nombres, la préposition על, ‘al, omniprésente, apparaît comme le sceau de l’Alliance de YHWH avec son peuple, établie d’après ses paroles (דברים על), ou selon (על) la teneur de ses paroles : en ce sens, dans la Tente du Rendez-Vous, YHWH parle à Moïse au-dessus (על) du propitiatoire de l’Arche d’Alliance, cependant que, tout aussi significative-ment, les objets et offrandes sacrées qu’elle contient, sont déposés sur (על) la Table de proposition, sur (על) l’Autel d’or ou sur (על) celui de l’holocauste, exclusivement manipulés par le grand prêtre Aaron et ses fils, tandis que Moïse, accomplissant les prescriptions de l’Alliance, lorsqu’il asperge de sang, l’autel ou le peuple, selon l’expression révélatrice, asperge en fait sur (על) l’autel, ou sur (על) le peuple !... (cf. chap : Ex 24; 26 ; 34 ; 37 ; Nbres 4 et 7, etc.)

Il est donc nécessaire de souligner que la particule על, ‘al, constitue la racine du « Très-Haut » : עליון, ‘Elion (dont Melkisédeq était « prêtre », Gn 14,18-20) et de la chambre haute » du Cénacle : עליה, ‘alyah (signifiant également la Nuée, cf. Ps 104,3), expression qui procède d’une remarquable distinction, étant composée de la pré-position על : sur, au-dessus, et de l’abréviation יה, Iah, désignant YHWH dans les Psaumes, tout particulièrement ceux du Hallel (d’où Hallelou Iah) chantés lors de la Pâque ! De sorte que, tout comme il parlait au-dessus de l’Arche d’Alliance, YHWH se tient au-dessus (du sol de la maison), dans « la chambre haute » ! Et c’est dans « la chambre haute » du Cénacle, que Jésus instituera l’Eucharistie...]

Par la préposition על, ‘al, le premier Psaume de louange du Hallel, chanté par Jésus et les Apôtres en cette même nuit de la Pâque hébraïque, manifeste l’insurpassable élévation de Dieu :

« Il est élevé au-dessus (על) de toutes les nations, YHWH,
au-dessus (על) des cieux est sa Gloire ! » (Ps 113,4),

Élevée par Jésus vers son Père en rendant grâce,
la Coupe accomplissant la Nouvelle Alliance en son Sang,
contient le germe de la Vie Éternelle qui permet aux hommes,
par son Sacrifice et sa Résurrection à Pâque,
de sauter par-dessus la mort, s’imposant dans son sens absolu,
comme le Calice des délivrances, le Calice du Salut !

D’où l’expression voilée confirmant le parallèle :

● כוס ישועות, kos yeschouoth, CALICE des DÉLIVRANCES,
……...CALICE du SALUT (Spt. Ps 116,13),
קערהעל, q‘arah ‘al, VASE (du SAUT) AU-DESSUS (de LA MORT) !
C’est ainsi que le terme du Psaume (116) : כוס, kos, coupe, ne contenant aucune notion de sacrifice, des fidèles ont voulu la traduire dans cette expression secrète soulignant le geste du Christ, en accomplissement de l’Alliance ; de sorte que la forme ainsi obtenue : קערהעל, q‘arah‘al, a été logiquement contractée en en קרעל, de même lecture qaraal, mais dont la valeur renvoie à celle de la Croix !

Or, la première mention de ce vocable apparaît dans le roman médiéval de Perceval rédigé vers 1182 par Chrétien de Troyes, que les spécialistes considèrent comme un juif converti, les aventures de ce cycle constituant une transposition chevaleresque des épreuves du temps de Carême marquées par le combat contre Satan ! Ainsi les errances du héros prennent-elles significativement fin le jour du Vendredi Saint, le chevalier promettant dès lors à son oncle ermite d’aller à la messe tous les matins, d’aimer Dieu et de l’adorer :

« Après la messe il pleura ses péchés et il adora la Croix,
il se repentit sincèrement et il fut dans la paix...

Perceval prit ici conscience de la Passion et de la Mort
que Dieu souffrit ce Vendredi,
et il communia à Pâques fort pieusement.
Ici le conte ne parle plus de Perceval,
mais maintenant rapporte l’histoire de Gauvain. »

(Chrétien de Troyes, Perceval ou le roman du Graal, Gallimard, 1974, p. 158-159).

Ainsi, le passage du terme hébraïque qarah’al à la forme Graal du monde latin (oïl, oc), résulte d’une double nécessité :

trouver un vocable de consonance approchante
…….désignant un récipient :

…….griau, gruau, gré, grélor, greil (oïl), grazal, gréal (oc)…

adapter sa forme à la valeur sacrificielle 39 de l’Ancienne Alliance et du 39e jour du Carême de la Nouvelle Alliance, unissant le Jeudi Saint au Vendredi-Saint, et le Calice à la Croix !
La meilleure synthèse en a été réalisée par le mot GRAAL (somme du rang alphabétique de chacune de ses lettres = 39), terme à l’évidence conçu par des premiers Chrétiens issus du milieu juif, du temps où, persécutés, ils en eurent la garde et s’employèrent à le soustraire à tout rapt ou destruction, le déposant dans un lieu connu de quelques uns, parmi les plus fiables et fidèles.

Aussi, la récapitulation de l’ensemble des données,

attestant son origine, nous permet de vérifier
le passage de la forme hébraïque à celle du monde latin,

leurs valeurs respectives
témoignant du Relais et de l’Accomplissement de l’Alliance :

QARAAL : קרעל = 100+200+70+30 = 400,

soit la valeur hébraïque du ת, T, taw = 400,

ultime lettre de l’alphabet, à l’origine en forme de CROIX,

SIGNE DU SALUT (Gn 4,14 ; Ez 9,4.6) accompli par JÉSUS :

« Je suis l’Alpha et l’Omega » (Ap 1,8),

en hébreu : « Je suis l’Aleph et le Taw » !

Logiquement formé sur

כנען, Canaan, la Terre Promise (Nb 34,2),

préfigurant le Royaume de Dieu.

Ce terme contracté en קרעל, Qaraal,

unissant le CALICE à la CROIX (!),

a été adapté en latin en :

GRAAL = 7+18+1+1+12 = 39,

39e journée du Carême : JEUDI-SAINT - VENDREDI-SAINT,

CÈNE – CRUCIFIXION, associant le CALICE à la CROIX !

Q‘ARAH, vase d’or pur,

dont Aaron et ses fils eurent la charge.

GRAAL d’or pur, dans le roman de Chrétien de Troyes.

AA : redoublement suggestif évocateur du Grand Prêtre

AA
ron, dont descend JÉSUS (Lc 1,5),

par la parenté de sa mère avec Élisabeth (Lc 1,5.36),

mère de Jean-Baptiste.

● hAAron, forme avec article de l’Arche d’Alliance,

dont AAron eut la charge,

le contenu de ce Coffre sacré

annonçant précisément JÉSUS :

JÉSUS, baptisé par Jean-Baptiste,

lui-même descendant d’AAron,

rachète la prêtrise fautive du Grand Prêtre.

Telle est l’origine sacrificielle du Graal,
préservé de la convoitise des hommes

en attendant le Retour en Gloire du Christ, au terme duquel,
dans les épreuves d’un Carême forcé étendu à la terre entière,

l’Eucharistie étant bafouée :

« Le Saint Calice de la Cène confondra l’Usurpateur ! »,

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