Hélène33
3300
Qu'est-ce que la Tradition? LA TRADITION : « Dans le monde chrétien il y a une vraie foi, c'est-à-dire une foi divine, fondée sur la Parole de Dieu, contenue dans les deux Testaments. Mais il y a …Plus
Qu'est-ce que la Tradition?

LA TRADITION :

« Dans le monde chrétien il y a une vraie foi, c'est-à-dire une foi divine, fondée sur la Parole de Dieu, contenue dans les deux Testaments. Mais il y a aussi, dit le Père Campien (Méthode pour discerner, etc.), une Parole de Dieu non écrite, et qu'on appelle traditions divines et apostoliques, ou simplement Tradition. De quelque manière que Dieu s'explique, il a toujours la même autorité. Avant Moïse il n'y avait point de Parole de Dieu écrite. Pendant plus de deux mille ans, les véritables fidèles ne se sont conservés dans la vraie religion que par les traditions. Les Apôtres mêmes ont prêché l'Evangile avant qu'il fût écrit. Aussi saint Paul disait aux Thessaloniciens : Mes frères, gardez les traditions que vous avez apprises, soit par nos discours, soit par nos lettres (II. II. 14).

Ce qu'il prêchait de vive voix n'avait pas moins de force, moins d'autorité, que ce qu'il écrivait ; et l'on ne peut nier qu'il n'y ait plusieurs choses qui ont été révélées, et qui ne sont pas dans l'Écriture, et que l'on a cependant été obligé de croire ; par exemple : que les quatre Évangiles, que les quatorze Épîtres de saint Paul, que les trois de saint Jean, que son Apocalypse, que tous ces livres, dis-je, ont été inspirés par le Saint-Esprit. Les catholiques et les protestants sont d'accord sur ce point. Or, si les protestants le croient d'une foi divine, il faut que Dieu ait révélé que tous ces livres sont divins. Là-dessus je demande aux protestants où se trouve cette révélation? Il est constant qu'elle ne se trouve pas dans l'Écriture ; il n'y a aucun endroit dans toute la Bible où l'on fasse le dénombrement des livres saints. Si cette révélation du nombre des livres saints ne se trouve pas dans l'Écriture, comme elle ne s'y trouve certainement pas, il faut de toute nécessité reconnaître une Parole de Dieu non écrite, qui est la tradition, puisque cette révélation, sur laquelle est fondée la foi, par laquelle nous croyons que la Bible est un livre divin et
que c'est la Parole de Dieu, est une foi divine, et, selon les protestants , le fondement de tous les autres points de foi.

C'est pour cela que l'Église catholique, apostolique et romaine, a toujours reconnu une Parole de Dieu non écrite. On voit, dit saint Chrysostome, par le passage de saint Paul dans la seconde Épître aux Thessaloniciens, que les Apôtres nous ont enseigné plusieurs choses qui ne sont pas dans l'Écriture, et que nous ne sommes pas moins obligés de croire : Hinc patet quod non omnia per epistolam tradita sunt ; et multa alia etiam sine litteris ; eadem fide tam ista quam illa, digna sunt (Orat. IV).

Tous les saints Pères et les saints docteurs ont établi la doctrine des traditions, dit Origène, par laquelle nous savons qu'il n'y a que quatre Évangiles, et que nous croyons les autres livres canoniques (In Genes.).

Saint Augustin protesta hautement qu'il ne croirait pas à l'Évangile, sans l'autorité de l'Église : Ego vero Evangelio non crederem, nisi Ecclesiar catholicae me commoveret auctoritas (Epist. CLVII).

Il faut avoir soin, dit saint Vincent de Lérins, de garder, dans l'Église catholique, ce qui a été cru en tout lieu, toujours, et par tous.

C'est la tradition qui enseigne à l'Eglise qu'il faut baptiser les petits enfants, et qu'il ne faut pas rebaptiser les hérétiques, quand ils reviennent à l'Eglise ; qu'au lieu du sabbat, il faut célébrer le dimanche. Le jeûne du carême est d'institution apostolique, dit saint Jérôme (Epist. LIV ad Marc.).

Les protestants croient, aussi bien que les catholiques, que dans Jésus-Christ il n'y a qu'une seule personne, qui est la personne divine, et cela contre Nestorius, qui soutenait que, dans ce divin Sauveur, il y avait deux personnes ; et nous croyons tous qu'il y a deux natures en Jésus-Christ, la nature divine et la nature humaine ; nous le croyons contre Eutychès, qui n'en admettait qu'une. Ces deux articles de foi ne sont pas cependant clairement exprimés dans l'Évangile ; nous les croyons sur les décisions des Conciles qui les avaient apprises de la Tradition apostolique, c'est-à-dire de la Parole de Dieu transmise aux Apôtres, et par les Apôtres à l'Église. Saint Paul commande expressément aux Thessaloniciens, dans l'endroit déjà cité, d'observer les traditions. Il le leur commande encore dans le chapitre troisième de la même Épitre : Nous vous ordonnons, mes frères, au nom de Jésus-Christ, de vous séparer de ceux de nos frères qui se conduisent d'une manière déréglée, et non selon la tradition qu'ils ont reçue de nous.

Ne dit-il pas à Timothée : Pour vous, vous connaissez ma doctrine, ma vie, mon but, ma foi, etc. Et vous demeurez ferme dans les choses que vous avez apprises, et qui vous ont été confiées, sachant de qui vous les avez apprises : Tu autem assecutus es meam doctinam, institutionem, propositum, fidem, etc. Tu vero permane in iis quae didicisti, et credita sunt tibi, sciens a quo didiceris (II. III. 10-14). Saint Paul ne lui dit pas la doctrine qu'il lui a donnée par écrit, mais qu'il lui a apprise et confiée, c'est-à-dire de vive voix et par Tradition.

Conformez-vous, dit encore l'Apôtre, aux saines paroles que vous avez entendues de moi dans la foi et l'amour en Jésus-Christ. Conservez le bon dépôt par le Saint-Esprit qui habite en nous : Formam habe sanorum verborum quae a me audisti, in fide et dilectione in Christo Jesu. Bonum depositum custodi, per Spiritum Sanctum qui habitat in nobis (II. Tim. I. 13-14). Et ce que vous avez entendu de moi devant plusieurs témoins, recommandez-le aux hommes fidèles, qui seront eux-mêmes capables d'en instruire d'autres : Et quae audisti a me per multos testes, hœc commenda fidelibus hominibus, qui idonei erunt et alios docere (II.Tim. II. 2).

Nous voyons que saint Paul met de pair les vérités qu'il a enseignées dans ses discours, et celles qu'il a écrites ; les unes et les autres forment le dépôt qu'il confiait à Timothée, et qu'il lui ordonnait de transmettre à ceux qui seraient capables d'enseigner.

De tout cela, qui est incontestable, dit le Père Campien (ut supra), tirons quelques conséquences.

La première est que, puisque les protestants rejettent les Traditions de l'Église, il faut aussi qu'ils réprouvent le Nouveau Testament, qui autorise ces Traditions comme des sources pures ; qu'ils réprouvent même toute la Bible, qui n'est venue que par Tradition jusqu'à nous de siècle en siècle.

La religion par écrit, ou la religion de vive voix, n'est-ce pas toujours la même religion? Et si la religion par Tradition peut être altérée, ne le peut-elle pas être également par écrit? Quand même il n'y aurait point d'Écriture, la véritable religion ne laisserait pas de subsister et de se perpétuer, comme elle a subsisté l'espace de deux mille ans, depuis Adam jusqu'à Moïse ; et la religion chrétienne a dès le principe subsisté de même dans toute sa pureté pendant un certain nombre d'années, puisque le Nouveau Testament n'était pas encore écrit, ni cette Écriture répandue partout où il y avait des fidèles.

La seconde conséquence que je tire de ce que je viens de démontrer, est qu'il faut de toute nécessité que Dieu ait établi un juge de sa Parole, soit écrite, soit non écrite, pour terminer les difficultés qui pourraient survenir, et touchant le nombre des livres saints, et par rapport à la fidélité des versions, et par rapport au sens des textes, et par rapport à la Tradition ; et il faut que ce juge soit vivant, parlant, perpétuel et infaillible, inspiré, dirigé par le Saint-Esprit, pour rendre certaine notre foi. » Extraits tirés de : Les Trésors de Cornélius à Lapide (extrait de ses commentaires sur l'Écriture Sainte à l'usage des prédicateurs, des communautés et des familles chrétiennes, par l'Abbé Barbier). Tome 4, p. 495 à 498.
Hélène33
En réponse à steack :
« Depuis la mort de Pie XII, il n’y a plus de Pape. Ce fait n’est nullement incompatible avec la notion de « visibilité » de l’Église, car le Siège pontifical et l’Église catholique peuvent subsister temporairement sans Pape. L’Église visible est tantôt dotée d’un Pape, tantôt privée de Pape. La vacance du Siège apostolique est un phénomène tout à fait normal, et qui …Plus
En réponse à steack :
« Depuis la mort de Pie XII, il n’y a plus de Pape. Ce fait n’est nullement incompatible avec la notion de « visibilité » de l’Église, car le Siège pontifical et l’Église catholique peuvent subsister temporairement sans Pape. L’Église visible est tantôt dotée d’un Pape, tantôt privée de Pape. La vacance du Siège apostolique est un phénomène tout à fait normal, et qui a eu lieu plus de 250 fois dans l’histoire de l’Église. À chaque mort de pape, le Siège apostolique reste vacant pendant quelques mois, voire quelques années. Si la vacance du Siège apostolique était contraire à la visibilité de l’Église, l’Église aurait disparu et ressuscité plus de 250 fois depuis sa fondation! Qui voudrait soutenir pareille absurdité? L’Église catholique et le Siège apostolique sont des personnes morales (canon 100). Une personne morale de droit ecclésiastique est de nature perpétuelle (canon 102). Étant de nature perpétuelle, l’Église catholique ne peut pas disparaître, fût-elle privée temporairement de Pape.

''Demeurât-on plusieurs mois ou plusieurs années sans élire un nouveau Pape, ou s’élevât-il des antipapes, comme cela est arrivé quelquefois, l’intervalle ne détruirait nullement la succession, parce qu’alors le Clergé et le corps des Évêques subsiste toujours dans l’Église avec l’intention de donner un successeur au Pape défunt sitôt que les circonstances le permettront '' (abbé Barbier : Les trésors de Cornelius a Lapide..., Paris 1856, t. I, p. 724 - 725).

Le même auteur a des paroles consolantes pour les chrétiens vivant en période de vacance du Saint-Siège : « Qu’un Decius produise par ses violences une vacance de quatre ans sur le Siège de Rome, qu’il s’élève des antipapes soutenus les uns par la faveur populaire, les autres par la politique des princes, qu’un long schisme rende douteuse la légitimité de plusieurs Pontifes, l’Esprit Saint laissera s’écouler l’épreuve, il fortifiera, pendant qu’elle dure, la foi de ses fidèles ; enfin, au moment marqué, il produira son élu, et toute l’Église le recevra avec acclamation » (Dom Guéranger : L’année liturgique, mercredi de la Pentecôte).

Que la privation de Pape dure des années, voire des décennies, est assurément déplorable, mais nullement impossible. Vacance (25 octobre 304 - 27 mai 308) entre saint Marcellin et saint Marcel 1er : trois ans sept mois. Vacance (29 novembre 1268 - 1er septembre 1271) entre Clément IV et saint Grégoire X : deux ans neuf mois. Vacance (l er avril 1292 - 5 juillet 1294) entre Nicolas IV et saint Célestin V : deux ans trois mois. Papes douteux (donc nuls) durant le grand schisme d’Occident (1378 - 1417) : trente-neuf ans (si l’on ajoute encore la lignée schismatique des antipapes du conciliabule de Bâle, on arrive même à soixante-dix ans !).

Conclusion.
En vertu des canons 100 et 102, l’Église subsiste perpétuellement. En cas de vacance du Saint-Siège, elle est régie par le canon 241. La vacance du Siège apostolique est un phénomène certes douloureux, mais nullement incompatible avec la notion de « visibilité » de l’Église. »

Tous ces extraits sont tirés de l'ouvrage Mystère d'iniquité
Hélène33
steack, je supprime votre commentaire et vous bloque définitivement, ainsi que vos deux autres comptes : Mahmoud Ahmadinejad.Abbas et simplicius a (en avez vous d'autres à part ceux-ci?) Vous qui interprétez le Magistère infaillible de l'Église à votre sauce gallicane.
1 autre commentaire de Hélène33
Hélène33
Contre ceux qui affirment faussement, à la suite de l'église conciliaire, que le jeûne quadragésimal (jeûne des 40 jours du Carême) de Tradition apostolique, peut être abrogé pour l'Église universelle (pour les catholiques répandus sur la terre).